lundi 20 mai 2013

D'où vient l'univers?


D'où vient l'univers?

D'où vient l'univers? De quoi tient-il sa réalité? A-t-il une raison d'être?... Chacun le sait, toute existence provient d'une autre existence. Rien ne surgit de rien. Cela dit, en remontant le plus loin possible dans le passé, une question se pose: qu'en est-il de la première existence; de celle qui a permis la naissance des suivantes? Serait-elle issue du néant, d'un vide absolu? Impensable. Comment une présence pourrait-elle naître d'une absence? Le non-être est stérile.

Poursuivons. Si l'inexistant s'avère incapable d'engendrer l'existant, il s'ensuit inévitablement que l'existence première est incréée. Sans commencement, source de tout ce qui a de la réalité, elle est la réalité sans laquelle rien n'aurait émergé. Mais quel nom lui donner? Comment parvenir à se la représenter?

Hypothèse

Partons d'une supposition. Envisageons qu'elle soit une substance éternelle, quelque chose qui ressemble à un nuage d'hydrogène ou à des particules élémentaires. Voyons à présent ce qui aurait pu en résulter, si cette réalité peut suffire à expliquer la naissance de l'univers. Pour ce faire, un voyage dans le temps s'impose.

But de l'opération: nous rapprocher le plus possible de ce qu'était ce « quelque chose » dans son état primitif. Par la pensée, remontons des milliliards de milliards d'années avant notre ère. Avouons que cela fait déjà beaucoup. Et pourtant, même dans ces conditions, nous n'aurons toujours pas reculé d'une seule seconde en direction de ce qui n'a pas de commencement. Tenter de rejoindre le début de ce qui n'a pas de début est à la fois voué à l'échec et absurde.

Conséquence de ce chemin impraticable: ce qui n'a pas de commencement ne peut évoluer puisqu'il n'a aucun point de départ. Tout changement supposant une comparaison entre un « avant » et un « après », comment une réalité sans passé pourrait-elle se transformer? Pas d'évolution ni de création possibles sans la présence du temps. S'il n'y a pas d'hier ni de demain, une horloge qui indique 15h15 n'aura jamais indiqué 15h14 et n'indiquera jamais 15h16.

Dès lors, s'il se trouve de toute éternité une substance telle qu'un nuage d'hydrogène ou un ensemble de particules élémentaires, il n'existera pour toujours que cette même substance. Affirmer qu'à « un moment donné » celle-ci a créé notre monde est inconcevable dans la mesure où pour elle, il n'y a pas de « moment donné ».

«  grand moins » ou «  grand plus »?

Et pourtant, l'univers existe. Il y a quatorze milliards d'années, lors du Big Bang, naissaient l'espace et le temps. Par quel « miracle »? Si avant le Big Bang toute modification (toute création) est impossible, comment expliquer la naissance de notre cosmos?...

Jusqu'à présent, nous avons considéré l'idée qu'à la base du monde, se trouve une substance éternelle mais aveugle et sourde, dépourvue de vie, d'intelligence et de conscience d'être. Et si la compréhension de notre univers passait non pas par un « grand moins » mais par un « grand plus »,par une existence première qui, loin de nous dépasser uniquement par rapport aux limites du temps, nous dépasserait aussi par rapport à celles de notre vie, de notre intelligence et de nos capacités.

Il tombe sous le sens que ce « grand plus » ne peut être que Quelqu'un, un Etre qui, étant lui-même l'Existence, la Pensée, la Conscience d'être  et l'Intelligence, a permis qu'il y ait de la vie, de la pensée, de la conscience d'être et de l'intelligence. Non, jamais un moins n'expliquera un plus. Autant il est logique de concevoir qu'un artisan fabrique un meuble, autant il serait absurde d'envisager qu'un meuble puisse fabriquer un artisan. Dès lors, sous peine d'être un artisan dont l'auteur serait un meuble, notre monde doit avoir à sa source une Réalité non seulement égale à lui-même (donc comportant vie et pensée) mais également infiniment supérieure à lui.

Dieu

Toute tentative visant à expliquer le supérieur par l'inférieur apparaissant déraisonnable, qu'on me permette d'appeler « Dieu » cette Existence vivante et pensente, consciente de son être et créatrice qui, incréée, me semble la seule à pouvoir rendre compte de la présence de réalités d'une complexité vertigineuse, telle la pensée humaine. Serais-je en train d'écrire ces lignes si je venais du néant, d'un nuage d'hydrogène ou d'une autre substance inanimée? Tout me dit que dans ce cas, n'existant pas, il me serait impossible de me poser cette question.

Bien sûr, entre un Dieu créateur et un Dieu révélé, un pas reste à franchir. Rien ne nous oblige à penser que l'Auteur du monde se soit manifesté à ses créatures. Il n'empêche qu'étant issus de lui, voulus, désirés, il serait surprenant qu'il refuse à jamais de décliner son identité, de nous faire connaître le but de sa création, le sens de notre vie. Ma foi et ma raison me disent qu'il est venu à notre rencontre en Jésus-Christ; qu'à travers lui s'éclaire notre passé, notre présent et notre avenir. Mais cela, j'en conviens, mérite une autre réflexion.

Jean-Pierre Snyers